Maun est la ville la plus au sud du delta de l’Okavango, et un stop obligatoire pour le ravitaillement et l’organisation de tours dans la région. La ville en elle-même n’a pas grand chose à offrir et n’est pas particulièrement agréable à visiter.

Comme il nous fallait trois heures de route à partir de Gweta, nous sommes arrivés vers midi, avons filé faire des courses pour les quelques jours à venir et en avons profité pour passer au bureau de SKL pour finaliser et valider nos réservations de camping pour la réserve de Moremi et le parc national de Chobe. Ces réservations avaient été faites par téléphone, mais nous n’avions toujours pas reçu les confirmations que nous devions présenter à l’entrée des parcs. Heureusement, pour une fois, tout était en ordre. Nous sommes repartis les papiers et les cartes des parcs en poche, excités par avance par l’étape qui s’annonçait. Mais on avait d’abord prévu de passer 3 nuits à Maun pour avoir le temps de faire plusieurs activités, dont un tour de mokoro, le traditionnel bateau plat, et un vol scénique au-dessus du delta. Malheureusement, la saison des pluies a été très courte cette année, faisant place à une longue saison sèche. Toutes les personnes que nous avons croisées nous ont donc déconseillé le vol scénique. Quand on s’attend aux étendues d’eau magnifiques avec des centaines d’oiseaux comme dans les documentaires National Geographic, on ne peut qu’être déçu par les paysages d’herbes jaunes et de lits de rivière asséchés… Nous avons donc abandonné l’idée, mais avons gardé l’option mokoro que nous avons réservée le lendemain par l’intermédiaire du camping où nous logions. Nous n’avons pas été très impressionnés par Audi Camp, notre camping. Les emplacements sont un peu les uns sur les autres mais heureusement il n’y avait pas grand monde donc nous avons pu nous installer correctement. Le gros plus de ce camping est l’espace bar hyper convivial. On y a d’ailleurs passé le plus clair de notre temps. Cependant, la première soirée a été courte, car il fallait se lever tôt pour notre excursion du lendemain.Il nous a fallu une bonne heure de route pour arriver au point de départ et y rencontrer Castro, notre guide pour la journée. Les présentations faites, il nous a fait installer dans son mokoro, Eff à l’avant, moi au milieu et lui à l’arrière avec sa longue perche qui rappelait celle des gondoliers à Venise. Nous avons vogué sur le delta pendant une heure, absorbés par le sérénité du lieu, filant silencieusement entre les herbes hautes et les roseaux, effleurant le fond par endroit, et admirant les hérons pourprés, les anhingas d’Afrique parfois appelés oiseaux-serpent, les cigognes à bec ouvert d’Afrique, et les nombreuses autres espèces d’oiseaux qui volaient autour de nous. Il y avait un peu de vent et de courant ce jour là. Ça ne nous a pas beaucoup gêné, mais les bras de Castro étaient contents d’arriver. Nous nous sommes arrêtés sur une des nombreuses îles du delta. Une marche de 2 à 3 heures était au programme avant de déjeuner. Je n’étais pas super enthousiaste à la base, mais cette partie s’est avérée être la plus fascinante de la journée. Castro nous a fait partager sa passion et sa connaissance de la faune et la flore du coin, s’arrêtant à chaque plante pour expliquer ses vertues, se penchant sur toutes les traces et excréments trouvés sur le chemin pour déterminer de quel animal il s’agissait, et nous racontant des tas d’histoires sur comment les locaux vivent en harmonie avec les animaux sauvages. Nous avons vu un gros groupe d’hippopotames se prélasser dans l’eau, des éléphants se baigner sur la rive en face, et avons suivi une girafe pendant quelques minutes. Elle nous regardait avec curiosité, mais elle a préféré rester à distance. Bref, ça a été un moment de pur bonheur et on n’a pas vu le temps passer malgré la chaleur accablante. Parmi les nombreuses infos que nous avons eues, la plus marquante a été une sur les éléphants. Quand on voit les dégâts qu’ils font sur leur passage, on en a une image plutôt négative. Mais en réalité, ils sont extrêmement importants dans l’écosystème. Leur système digestif ne processe que 40% de ce qu’ils ingurgitent. Les 60% restants sont rejetés tels quels, servant de nourriture à de plus petits animaux comme les babouins et petits rongeurs et permettant à certaines graines de proliférer. C’est ainsi qu’on a compris l’origine des palmiers qu’on voyaient dans nos grandes plaines du Makgadikgadi.Nous avons fait une pause déjeuner avant de repartir dans notre embarcation. Carlos nous arrêtés une seconde fois pour aller voir les hippos de plus près. Ils étaient tous sortis de l’eau pour s’avachir au soleil. Il y en avait une bonne trentaine, couchés les uns sur les autres. D’un seul coup, il y a eu une grosse vague de panique. On a sûrement été repéré, et ils se sont tous levés en criant, se marchant les uns sur les autres pour sauter lourdement à l’eau. C’était impressionnant à voir et à entendre! Il était temps pour nous de repartir car on ne voulait pas leur laisser le temps ni de venir sur notre rive, ni de nager vers notre Mokoro. L’hippopotame est un animal qui n’hésite pas à tuer pour se défendre, autant éviter les rencontres de trop près… Castro a géré ça parfaitement et nous a ramenés à bon port.

Le reste de la journée s’est passé tranquillement au bar du camp à écrire quelques articles pour rattraper le retard grandissant du blog. Le lendemain a été dédié à la préparation de notre étape suivante : itinéraire, courses, et s’assurer que nous avions tout le nécessaire pour une semaine complète en camping dans les parcs nationaux. Eff a acheté deux jerricans d’essence supplémentaires pour assurer le coup. Comme il n’y a pas de station service dans Moremi et Chobe, il valait mieux être prudents. Nous étions enfin prêts pour la grande aventure, et pouvions nous détendre au bar, à finir nos articles et discuter avec d’autres voyageurs, dont un belge passionné de voyages, qui avait déjà fait plusieurs tours du monde, et qui venait ouvrir un business à Maun. Un beau parcours qui nous a laissés rêveurs… Mais avant ça, c’était une semaine d’immersion totale dans les parcs de Moremi et Chobe qui nous tendait les bras.

 


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